Depuis le début de nos visites à Portland, nous avons pu constater que la problématique de la gentrification se retrouve fréquemment dans le discours des intervenants rencontrés, peu importe leur champ d’action en matière d’agriculture urbaine. Qu’il soit question du rôle des initiatives d’agriculture dans la gentrification des quartiers de la ville, ou encore de la menace qui pèse sur certains terrains étant donné les immenses pressions foncières qui poussent Portland à se développer à l’intérieur de ses frontières de croissance urbaine (urban growth boundaries), les fermiers urbains sont confrontés à cette réalité et ne peuvent ignorer le phénomène. Malheureusement, peu nombreux sont ceux qui disent disposer de pistes de solutions au problème du déplacement forcé des populations.
Néanmoins, notre rencontre d’aujourd’hui avec Tony DeFalco, coordonnateur de l’« éco-district » Verde pour l’organisme Living Cully dans ce quartier de Portland, a permis de mettre en lumière différentes avenues pour discuter du problème. En effet, motivé par l’idée d’amener la prospérité dans les communautés dans le besoin, M. DeFalco a présenté sa vision de ce que le développement pourrait être dans un quartier comme Cully, où la gentrification n’a pas encore frappé de plein fouet.
Néanmoins, notre rencontre d’aujourd’hui avec Tony DeFalco, coordonnateur de l’« éco-district » Verde pour l’organisme Living Cully dans ce quartier de Portland, a permis de mettre en lumière différentes avenues pour discuter du problème. En effet, motivé par l’idée d’amener la prospérité dans les communautés dans le besoin, M. DeFalco a présenté sa vision de ce que le développement pourrait être dans un quartier comme Cully, où la gentrification n’a pas encore frappé de plein fouet.
«We want to build wealth in low-income communities.» -Tony DeFalco
Sans entrer dans les détails, le quartier de Cully à Portland peut généralement être décrit comme une zone sous-investie de la ville. On y constate entre autres un manque flagrant d’infrastructures de base, d’accès efficace aux transports en commun, d’espaces verts et d’emplois bien rémunérés pour la population locale. Le quartier souffre actuellement de ces lacunes, mais il n’est pas pour autant à l’abri des développeurs qui commencent à s’intéresser à ses terrains situés à moins de 30 minutes en voiture du centre-ville de Portland.
Ce que Tony DeFalco et son équipe essaient de mettre en place, c’est un modèle de développement réellement durable pour le quartier. S’inspirant des Eco District, ces zones de développement urbain axées sur le respect de l’environnement et le développement durable très populaires depuis quelques années à Portland, ils ont cherché à inclure les valeurs d’équité culturelle et sociale à leur concept afin d’inclure toutes les souches de la population dans leur démarche, et d’en tirer des projets qui soient durables à tous les niveaux et pour tous. Ils se sont donc approprié le modèle tout en le bonifiant à l’aide de leurs connaissances et leurs idées.
Cully Park, que nous avons visité aujourd’hui, est un des neuf projets « signature » qui ont découlé de ces réflexions. Le jardin que nous avons vu a été construit à même un ancien dépotoir commercial ayant été en activité de 1980 à 1990. En 10 ans à peine, le dépotoir – installé directement dans la cour arrière des résidents de l’époque – a été complètement rempli et donc fermé, mais des fuites de méthane et des feux souterrains ont persisté jusqu’en 1995, année où les agents de la ville de Portland ont finalement décidé d’intervenir pour sécuriser les lieux.
Pendant 20 ans, les résidents du quartier ont milité pour obtenir un parc sur ce terrain. Fatigués d’attendre que les autorités entament les travaux, les habitants de Cully ont pris les choses en main en 2010 et ont commencé à transformer le terrain. C’est l’élément qui a déclenché la suite des événements et qui a permis de mettre en action les étapes pour la construction d’un parc sur ce site désaffecté.
Au-delà du résultat final escompté, les gens du projet Verde ont porté une attention particulière au processus mis en place. Ainsi, ils se sont tout d’abord tournés vers les élèves d’une école primaire du quartier pour concevoir le parc. Après avoir surmonté la suspicion des jeunes, ils sont parvenus à les faire participer à des rencontres avec les résidents du quartier et à des cours sur la budgétisation des projets, entre autres. Avec l’aide de professionnels en architecture et en design, les élèves ont finalement produit les plans du futur Cully Park. Certains se sont même découvert un réel intérêt pour l’architecture de paysage en prenant part au projet.
Ce que Tony DeFalco et son équipe essaient de mettre en place, c’est un modèle de développement réellement durable pour le quartier. S’inspirant des Eco District, ces zones de développement urbain axées sur le respect de l’environnement et le développement durable très populaires depuis quelques années à Portland, ils ont cherché à inclure les valeurs d’équité culturelle et sociale à leur concept afin d’inclure toutes les souches de la population dans leur démarche, et d’en tirer des projets qui soient durables à tous les niveaux et pour tous. Ils se sont donc approprié le modèle tout en le bonifiant à l’aide de leurs connaissances et leurs idées.
Cully Park, que nous avons visité aujourd’hui, est un des neuf projets « signature » qui ont découlé de ces réflexions. Le jardin que nous avons vu a été construit à même un ancien dépotoir commercial ayant été en activité de 1980 à 1990. En 10 ans à peine, le dépotoir – installé directement dans la cour arrière des résidents de l’époque – a été complètement rempli et donc fermé, mais des fuites de méthane et des feux souterrains ont persisté jusqu’en 1995, année où les agents de la ville de Portland ont finalement décidé d’intervenir pour sécuriser les lieux.
Pendant 20 ans, les résidents du quartier ont milité pour obtenir un parc sur ce terrain. Fatigués d’attendre que les autorités entament les travaux, les habitants de Cully ont pris les choses en main en 2010 et ont commencé à transformer le terrain. C’est l’élément qui a déclenché la suite des événements et qui a permis de mettre en action les étapes pour la construction d’un parc sur ce site désaffecté.
Au-delà du résultat final escompté, les gens du projet Verde ont porté une attention particulière au processus mis en place. Ainsi, ils se sont tout d’abord tournés vers les élèves d’une école primaire du quartier pour concevoir le parc. Après avoir surmonté la suspicion des jeunes, ils sont parvenus à les faire participer à des rencontres avec les résidents du quartier et à des cours sur la budgétisation des projets, entre autres. Avec l’aide de professionnels en architecture et en design, les élèves ont finalement produit les plans du futur Cully Park. Certains se sont même découvert un réel intérêt pour l’architecture de paysage en prenant part au projet.
«We will not tell you that it is clean, we will give you the tools so YOU make sure it is.» -Tony DeFalco
Une des premières étapes dans la réalisation de cette initiative consistait ensuite à tester et possiblement à décontaminer le site choisi pour le parc. Encore ici, la population locale a été directement impliquée à travers un comité d’implication communautaire. Ce dernier a été investi du mandat de conduire les études nécessaires pour évaluer la toxicité des lieux. Pendant neuf mois, des réunions (traduites en trois langues) entre les membres du comité – une vingtaine de personnes, pour la plupart des résidents du quartier – ont permis de former ceux-ci sur l’historique du site, le fonctionnement des dépotoirs, les procédés de testage des sols, etc. Au final, c’est le comité lui-même qui a conçu le protocole à utiliser pour tester le sol du parc. En plus d’en retirer des connaissances nouvelles, les résidents qui ont pris part à ce processus ont reçu une compensation financière pour leurs efforts.
«I guess what we are trying to do is to promote a new development model.» -Tony DeFalco
Cully Park n’en est encore qu’à ses débuts, mais déjà, la démarche entamée inspire par les voies qu’elle emprunte. On sent bien l’importance de l’implication profonde et de la haute qualité d’engagement de la communauté dans le projet. En s’efforçant de favoriser la préservation de logements abordables, la création d’emplois de qualité et la construction d’un fort esprit de communauté, les gens tels que Tony DeFalco tentent de tirer le meilleur des dynamiques capitalistes pour les gens dans le besoin, et proposent des pistes de solutions innovatrices pour détourner la problématique de la gentrification.
Valérie