PSU / UQAM 2015
Agriculture MTL-PDX
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Le campus comme champ des possibles

8/31/2015

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Les campus universitaires offrent un potentiel  intéressant pour les initiatives d’agriculture urbaine. Nous avons visité quatre campus pendant cette semaine à Montréal, et malgré d’importantes différences, certaines caractéristiques communes essentielles ressortent.

Un des grands enjeux de l’agriculture urbaine, en général, demeure sa pérennisation dans l’espace. Les agriculteurs se buttent régulièrement à des règlements municipaux divers ou encore doivent composer avec une bureaucratie lente et peu aux faits du mouvement. Cependant, lorsque les jardins, les ruches et autres serres peuvent s’installer sur les campus, leur relation avec le territoire change complètement.

Qu’il s’agisse de Santropol, de City Farm School, de PAUSE ou du CRAPAUD, le vaste terrain privé qu’offre le campus universitaire est une opportunité particulière. Tous les acteurs nous ont fait part de leur facilité à rejoindre les responsables du terrain et l’avantage de ne pas avoir à chercher des permis spécifiques. Cependant, ce n’est pas la relation relativement efficace avec la direction qui implique une ouverture d’esprit de celle-ci pour les idées innovantes ou un support constant. Les différents groupes nous ont régulièrement mentionnés qu’ils devaient forcer la main de l’établissement. Ils mettaient sur pied des projets informels, qui par leur popularités, amènerait la direction à les formaliser et les encourager. Par contre, une fois ce changement d’attitude effectuer, les projets peuvent grandir sans la crainte de voir le fruit de leur travail anéanti du jour au lendemain. En effet, les terrains ne sont pas soumis à la spéculation foncière et l’insécurité qu’elle entraîne, comme beaucoup de jardins communautaires de la ville.

Alexandre Beaudoin, de PAUSE, nous a donné l’exemple de plusieurs lots reconvertis en friche de fleurs sauvages sur le campus de l’Université de Montréal. Bien que la Fédération Étudiante supporte financièrement ces initiatives, l’administration est généralement résistante et un incompréhension persiste parmi certains employés de l’établissement. Ce n’est que l’appréciation éventuelle des étudiants et employés du campus et parfois même de politiciens locaux qui a amené l’administration à revoir sa position. Cependant, une fois les projets pérenniser, le campus offre une aire protégée et accessible unique. Malgré certains défis qui demeurent, PAUSE peut multiplier les interventions sur le terrain de l’université et continuer d’innover en agriculture urbaine (on note la forêt nourricière et la culture de houblon). 

Les installations de Santropol à l’université McGill démontrent bien toutes les potentialités de ce type de lieux institutionnels. En plein centre-ville, dans un campus très fréquenté, aussi bien par les étudiants que les travailleurs des alentours, la production agricole bénéficie d’une visibilité exceptionnelle. Selon notre hôte, Carlo Primiani, la relation avec l’administration de McGill est bonne, car l’université voit ces initiatives d’un bon œil et apprécie ce type de verdissement sur le campus. Donc, une fois les relations clés établies, Santropol peut rapidement faire bouger ses projets et transformer directement l’espace public du campus. Il en va de même avec City Farm School qui profite d’un vaste espace sur le campus Loyola de l’Université Concordia. Un type de production comme le leur pourrait être soumis à des règlementations de zonage spécifiques s’il n’était pas sur un terrain privé plus vaste. Comme l’Université demeure premier décideur de ces activités, leur support permet à l’exploitation de prendre de l’expansion, d’optimiser son rendement et d’atteindre des objectifs continuellement renouvelés.

Ainsi, bien que certains employés des administrations universitaires puissent mettre des bâtons dans les roues des agriculteurs urbains, les campus universitaires demeurent néanmoins des espaces créatifs tout particuliers au potentiel certain. Par l’innovation des projets et leur visibilité sur les campus, l’agriculture urbaine bénéficie d’une vitrine essentielle. Les différents organismes sortent de la marginalité et exposent pleinement les qualités de leurs intentions.

Jules Laurent-Allard
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Une formation en Agriculture pour de jeunes citadins

8/31/2015

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Vendredi nous a amené dans un écosystème urbain particulier. Dans l’Ouest de l’île de Montréal, se trouve le parc-nature municipal du Cap Saint-Jacques, une péninsule naturelle bordée par une banlieue constamment grandissante. La Ville de Montréal loue une parcelle de ce havre de paix à la ferme des 3 Pierres, présente sur le territoire depuis plus de trente ans. Reprenant la tradition fermière de l’endroit, une nonne de la région à racheter le lot et en à transformer la mission. La ferme des 3 Pierres est ainsi devenue une exploitation agricole à la fonction profondément sociale, où sécurité alimentaire et éducation s’entrecroisent. En effet, cette terre est cultivée par des jeunes de 18 à 30 ans participant à un programme de réinsertion à l’emploi. Emploi Québec subventionne d’ailleurs presque entièrement cette initiative.

Nous avons découvert que ce type d’initiative peut s’inscrire dans un parcours scolaire formel, ce qui valorise la formation et garantie une reconnaissance professionnelle aux jeunes. Donc, la ferme offre deux types de diplômes : le premier est une attestation de réussite du stage de huit mois, il permet d’enchaîner directement dans des études d’agriculture certifiée; le deuxième diplôme est un diplôme officiel d’ouvrier agricole, l’étudiant peut donc travailler officiellement sur une ferme. Les diplômés ont d’ailleurs un taux élevé de retour à l’emploi, jusqu’à 90% par cohorte. De plus, le soutien financier d’Emploi Québec se prolonge après la fin de la formation, afin de ne pas abandonner les jeunes lorsqu’ils sont en recherche active de travail.

Ce programme étant destiné essentiellement aux jeunes de la Ville de Montréal, une question demeure : Qu’est-ce qui rejoint et captive les jeunes dans une exploitation agricole? Une des coordonnatrices de la ferme nous a suggéré quelques pistes de réponses. Tout d’abord, le simple fait que l’agriculture implique un résultat concret suite à un labeur physique intense, la rend spécialement valorisante. Ensuite, ces jeunes, provenant généralement de quartiers urbains denses et hautement minéralisés, se retrouvent dans un cadre naturel unique à Montréal où un esprit communautaire fort prévaut. Finalement, selon la coordinatrice, les étudiants savent que les profits de leur labeur bénéficieront aux jeunes de l’année suivant. Ils sont donc à la fois participants et créateurs du projet de la ferme. 

Le succès de la ferme des 3 Pierres engendrent de nouveaux projets. L’organisme a en effet mis sur pied une Cuisine Collective à Rivières-des-Prairies. Le manque d’espace cultivable n’arrête pas les coordonnateurs. Ils utilisent la Cuisine comme lieu d’éducation et de rencontres culturelles. La sécurité alimentaire passe aussi par une bonne connaissance de recettes permettant de rentabiliser la production de fruits et légumes frais. Un autre projet d’exploitation agricole extensive, destinée en partie aux banques alimentaires de Montréal, est en train de prendre forme au Bois-de-la-Roche. L’organisme de la ferme des 3 Pierres ne semble effectivement pas vouloir s’assoir sur sa réussite. La mission initiale de la ferme doit être nourrie d’autres initiatives.

La visite de la ferme des 3 Pierres nous aura appris que le soutien à l’emploi des jeunes citadins peut se faire en milieu rural. Il semble que ce contraste fort entre leur milieu de vie et la ferme soit d’ailleurs un gage de succès du projet. La ferme leur permet de revoir les possibilités professionnelles leur étant accessibles. La ville ne permet pas toujours d’imaginer l’éventail des emplois disponibles pour des jeunes travaillants et motivés. L’agriculture péri-urbaine peut donc devenir une source de renouvellement importante pour un marché de l’emploi urbain saturé. 

Jules Laurent-Allard

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L’agriculture urbaine en milieu universitaire : l’initiative CRAPAUD  

8/31/2015

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Source: CRAPAUD UQAM

Dans un contexte de transition écologique et où les problématiques socio-écologiques prennent une plus grande importance sociétale, plusieurs initiatives émergent ces dernières années dans le but de favoriser et faciliter cette transition. L’une des plus inspirante nous semble être la pratique de l’agriculture urbaine en milieu universitaire.  En effet, depuis quelques temps, la plupart des universités québécoises ont mis sur pieds des initiatives en agriculture urbaine dans leur campus. Notre visite au  Collectif de recherche en aménagement paysager et en agriculture urbaine durable de l’Université du Québec à Montréal (CRAPAUD) constitue l’une d’entre elles.

Le CRAPAUD a officiellement été crée en 2009 avec comme mission de « promouvoir par la recherche, la sensibilisation, la réappropriation et l’action, une agriculture, un aménagement et un entretien paysager respectueux de l’environnement en utilisant le jardin urbain et le compostage en milieu institutionnel comme laboratoire expérimental d’éducation populaire » (CRAPAUD, 2011). Plus simplement, la mission première de l'organisme est de promouvoir et sensibiliser la population aux vertus de l’agriculture urbaine. Ce collectif dispose de trois jardins terrasses (donc un  au 6e étage du pavillon de Design que nous avons pu voir lors de notre récente visite) et de cinq jardins urbains au sol où se cultive des produits telles les légumes, les herbes fines et autres. Aussi, depuis  2011 on y pratique l’apiculture. Il est important de reconnaître la richesse des initiatives en  agriculture urbaine en milieu universitaire. Ces projets contribuent  à l’apprentissage de savoirs et du savoir-faire sur différentes problématiques liées au développement durable, à la promotion l'éducation relative à l'environnement et à la mobilisation citoyenne.

Toutefois, l’implantation de l’agriculture urbaine au sein des universités renvoie aussi à la question de la gestion des espaces. En effet, il n’est pas toujours évident de faire interagir le milieu académique et le milieu administratif responsable de la gestion des immeubles et de terrain de l’université. Lorsqu’on sait par exemple que pour certaines universités telles que l’UQAM, implanté au cœur du centre urbain de Montréal,  l’occupation de l’espace constitue un enjeu majeur, on comprend pourquoi dans certains cas, bon nombre de  projets en agriculture urbaine pour des raisons parfois d'ordre esthétique, sécuritaire ou idéologique rencontrent des difficultés à s’établir ou même à se développer.  Cependant,  dans le souci de suivre la tendance sociétale, de répondre à ses attentes, de renvoyer une image positive de fierté environnementale et un engagement profond à certaines valeurs, la pratique de l’agriculture urbaine en milieu universitaire a encore de long jour devant elle.


Alexandra



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Agriculture urbaine  et insertion sociale et économique : cas de la ferme écologique D - Trois - Pierres (campus du  Cap-Saint-Jacques)

8/31/2015

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Ferme D-Trois-Pierres
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Le caractère multifonctionnel de l’agriculture urbaine démontré au travers de ses différents rôles assure qu’elle est désormais et indéniablement un atout pour le développement des villes. En particulier, avec la visite de l’organisme D-Trois-Pierres,  la fonction de l’agriculture urbaine en tant que appui au développement économique et social prend tout son sens. En effet, situé dans l’ouest de l’ile de Montréal, le site de la ferme écologique du cap-Saint-Jacques est administré depuis 1986 par D-Trois-Pierres, organisme à but non  lucratif donc l’action vise à favoriser, faciliter et à encourager l’insertion économique et sociale des jeunes adultes (18-30 ans) en difficulté (échecs scolaires ou professionnels). Ici chaque année, c’est en moyenne 80 individus qui bénéficient d’une formation nécessaire à leur intégration professionnelle.  Ces jeunes sont le plus souvent recommandés par des organismes/organisations tels que emploi Québec, Centre Jeunesse Emplois (CJE) et autres partenaires  et reçoivent un apprentissage dans divers domaines (préposé agricole, en entretien de terrains et bâtiments, aide générale cafétéria,  commis de bureau et commis comptable). D-Trois-Pierres cultive et fait de l’élevage sur plus de 30 ha et produit chaque année environ 375 paniers biologiques qui seront redistribués aux familles inscrits. Aussi, il dispose un magasin général ou seront vendus les produits issus des champs. Grace à la diversité de son champ d’action, la ferme écologique D-Trois-Pierres connait un véritable succès touristique. Chaque année,  elle accueille près de 50 000 visiteurs autours des activités telles que la ballade en carriole, le carrousel de poney  et les activités spéciales du temps des sucres.

Le lien entre agriculture urbain et économie reste souvent problématique car peu de données sont disponibles pour justifier l’impact que peut avoir cette pratique sur le plan économique. Pourtant des exemples comme celui-ci nous montre qu’à travers des organismes d’insertion professionnelle, l’agriculture urbaine crée des emplois et contribue à l’intégration au marché du travail des populations en détresse.


Alexandra

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