Les campus universitaires offrent un potentiel intéressant pour les initiatives d’agriculture urbaine. Nous avons visité quatre campus pendant cette semaine à Montréal, et malgré d’importantes différences, certaines caractéristiques communes essentielles ressortent.
Un des grands enjeux de l’agriculture urbaine, en général, demeure sa pérennisation dans l’espace. Les agriculteurs se buttent régulièrement à des règlements municipaux divers ou encore doivent composer avec une bureaucratie lente et peu aux faits du mouvement. Cependant, lorsque les jardins, les ruches et autres serres peuvent s’installer sur les campus, leur relation avec le territoire change complètement.
Qu’il s’agisse de Santropol, de City Farm School, de PAUSE ou du CRAPAUD, le vaste terrain privé qu’offre le campus universitaire est une opportunité particulière. Tous les acteurs nous ont fait part de leur facilité à rejoindre les responsables du terrain et l’avantage de ne pas avoir à chercher des permis spécifiques. Cependant, ce n’est pas la relation relativement efficace avec la direction qui implique une ouverture d’esprit de celle-ci pour les idées innovantes ou un support constant. Les différents groupes nous ont régulièrement mentionnés qu’ils devaient forcer la main de l’établissement. Ils mettaient sur pied des projets informels, qui par leur popularités, amènerait la direction à les formaliser et les encourager. Par contre, une fois ce changement d’attitude effectuer, les projets peuvent grandir sans la crainte de voir le fruit de leur travail anéanti du jour au lendemain. En effet, les terrains ne sont pas soumis à la spéculation foncière et l’insécurité qu’elle entraîne, comme beaucoup de jardins communautaires de la ville.
Alexandre Beaudoin, de PAUSE, nous a donné l’exemple de plusieurs lots reconvertis en friche de fleurs sauvages sur le campus de l’Université de Montréal. Bien que la Fédération Étudiante supporte financièrement ces initiatives, l’administration est généralement résistante et un incompréhension persiste parmi certains employés de l’établissement. Ce n’est que l’appréciation éventuelle des étudiants et employés du campus et parfois même de politiciens locaux qui a amené l’administration à revoir sa position. Cependant, une fois les projets pérenniser, le campus offre une aire protégée et accessible unique. Malgré certains défis qui demeurent, PAUSE peut multiplier les interventions sur le terrain de l’université et continuer d’innover en agriculture urbaine (on note la forêt nourricière et la culture de houblon).
Les installations de Santropol à l’université McGill démontrent bien toutes les potentialités de ce type de lieux institutionnels. En plein centre-ville, dans un campus très fréquenté, aussi bien par les étudiants que les travailleurs des alentours, la production agricole bénéficie d’une visibilité exceptionnelle. Selon notre hôte, Carlo Primiani, la relation avec l’administration de McGill est bonne, car l’université voit ces initiatives d’un bon œil et apprécie ce type de verdissement sur le campus. Donc, une fois les relations clés établies, Santropol peut rapidement faire bouger ses projets et transformer directement l’espace public du campus. Il en va de même avec City Farm School qui profite d’un vaste espace sur le campus Loyola de l’Université Concordia. Un type de production comme le leur pourrait être soumis à des règlementations de zonage spécifiques s’il n’était pas sur un terrain privé plus vaste. Comme l’Université demeure premier décideur de ces activités, leur support permet à l’exploitation de prendre de l’expansion, d’optimiser son rendement et d’atteindre des objectifs continuellement renouvelés.
Ainsi, bien que certains employés des administrations universitaires puissent mettre des bâtons dans les roues des agriculteurs urbains, les campus universitaires demeurent néanmoins des espaces créatifs tout particuliers au potentiel certain. Par l’innovation des projets et leur visibilité sur les campus, l’agriculture urbaine bénéficie d’une vitrine essentielle. Les différents organismes sortent de la marginalité et exposent pleinement les qualités de leurs intentions.
Jules Laurent-Allard
Un des grands enjeux de l’agriculture urbaine, en général, demeure sa pérennisation dans l’espace. Les agriculteurs se buttent régulièrement à des règlements municipaux divers ou encore doivent composer avec une bureaucratie lente et peu aux faits du mouvement. Cependant, lorsque les jardins, les ruches et autres serres peuvent s’installer sur les campus, leur relation avec le territoire change complètement.
Qu’il s’agisse de Santropol, de City Farm School, de PAUSE ou du CRAPAUD, le vaste terrain privé qu’offre le campus universitaire est une opportunité particulière. Tous les acteurs nous ont fait part de leur facilité à rejoindre les responsables du terrain et l’avantage de ne pas avoir à chercher des permis spécifiques. Cependant, ce n’est pas la relation relativement efficace avec la direction qui implique une ouverture d’esprit de celle-ci pour les idées innovantes ou un support constant. Les différents groupes nous ont régulièrement mentionnés qu’ils devaient forcer la main de l’établissement. Ils mettaient sur pied des projets informels, qui par leur popularités, amènerait la direction à les formaliser et les encourager. Par contre, une fois ce changement d’attitude effectuer, les projets peuvent grandir sans la crainte de voir le fruit de leur travail anéanti du jour au lendemain. En effet, les terrains ne sont pas soumis à la spéculation foncière et l’insécurité qu’elle entraîne, comme beaucoup de jardins communautaires de la ville.
Alexandre Beaudoin, de PAUSE, nous a donné l’exemple de plusieurs lots reconvertis en friche de fleurs sauvages sur le campus de l’Université de Montréal. Bien que la Fédération Étudiante supporte financièrement ces initiatives, l’administration est généralement résistante et un incompréhension persiste parmi certains employés de l’établissement. Ce n’est que l’appréciation éventuelle des étudiants et employés du campus et parfois même de politiciens locaux qui a amené l’administration à revoir sa position. Cependant, une fois les projets pérenniser, le campus offre une aire protégée et accessible unique. Malgré certains défis qui demeurent, PAUSE peut multiplier les interventions sur le terrain de l’université et continuer d’innover en agriculture urbaine (on note la forêt nourricière et la culture de houblon).
Les installations de Santropol à l’université McGill démontrent bien toutes les potentialités de ce type de lieux institutionnels. En plein centre-ville, dans un campus très fréquenté, aussi bien par les étudiants que les travailleurs des alentours, la production agricole bénéficie d’une visibilité exceptionnelle. Selon notre hôte, Carlo Primiani, la relation avec l’administration de McGill est bonne, car l’université voit ces initiatives d’un bon œil et apprécie ce type de verdissement sur le campus. Donc, une fois les relations clés établies, Santropol peut rapidement faire bouger ses projets et transformer directement l’espace public du campus. Il en va de même avec City Farm School qui profite d’un vaste espace sur le campus Loyola de l’Université Concordia. Un type de production comme le leur pourrait être soumis à des règlementations de zonage spécifiques s’il n’était pas sur un terrain privé plus vaste. Comme l’Université demeure premier décideur de ces activités, leur support permet à l’exploitation de prendre de l’expansion, d’optimiser son rendement et d’atteindre des objectifs continuellement renouvelés.
Ainsi, bien que certains employés des administrations universitaires puissent mettre des bâtons dans les roues des agriculteurs urbains, les campus universitaires demeurent néanmoins des espaces créatifs tout particuliers au potentiel certain. Par l’innovation des projets et leur visibilité sur les campus, l’agriculture urbaine bénéficie d’une vitrine essentielle. Les différents organismes sortent de la marginalité et exposent pleinement les qualités de leurs intentions.
Jules Laurent-Allard