Vendredi nous a amené dans un écosystème urbain particulier. Dans l’Ouest de l’île de Montréal, se trouve le parc-nature municipal du Cap Saint-Jacques, une péninsule naturelle bordée par une banlieue constamment grandissante. La Ville de Montréal loue une parcelle de ce havre de paix à la ferme des 3 Pierres, présente sur le territoire depuis plus de trente ans. Reprenant la tradition fermière de l’endroit, une nonne de la région à racheter le lot et en à transformer la mission. La ferme des 3 Pierres est ainsi devenue une exploitation agricole à la fonction profondément sociale, où sécurité alimentaire et éducation s’entrecroisent. En effet, cette terre est cultivée par des jeunes de 18 à 30 ans participant à un programme de réinsertion à l’emploi. Emploi Québec subventionne d’ailleurs presque entièrement cette initiative.
Nous avons découvert que ce type d’initiative peut s’inscrire dans un parcours scolaire formel, ce qui valorise la formation et garantie une reconnaissance professionnelle aux jeunes. Donc, la ferme offre deux types de diplômes : le premier est une attestation de réussite du stage de huit mois, il permet d’enchaîner directement dans des études d’agriculture certifiée; le deuxième diplôme est un diplôme officiel d’ouvrier agricole, l’étudiant peut donc travailler officiellement sur une ferme. Les diplômés ont d’ailleurs un taux élevé de retour à l’emploi, jusqu’à 90% par cohorte. De plus, le soutien financier d’Emploi Québec se prolonge après la fin de la formation, afin de ne pas abandonner les jeunes lorsqu’ils sont en recherche active de travail.
Ce programme étant destiné essentiellement aux jeunes de la Ville de Montréal, une question demeure : Qu’est-ce qui rejoint et captive les jeunes dans une exploitation agricole? Une des coordonnatrices de la ferme nous a suggéré quelques pistes de réponses. Tout d’abord, le simple fait que l’agriculture implique un résultat concret suite à un labeur physique intense, la rend spécialement valorisante. Ensuite, ces jeunes, provenant généralement de quartiers urbains denses et hautement minéralisés, se retrouvent dans un cadre naturel unique à Montréal où un esprit communautaire fort prévaut. Finalement, selon la coordinatrice, les étudiants savent que les profits de leur labeur bénéficieront aux jeunes de l’année suivant. Ils sont donc à la fois participants et créateurs du projet de la ferme.
Le succès de la ferme des 3 Pierres engendrent de nouveaux projets. L’organisme a en effet mis sur pied une Cuisine Collective à Rivières-des-Prairies. Le manque d’espace cultivable n’arrête pas les coordonnateurs. Ils utilisent la Cuisine comme lieu d’éducation et de rencontres culturelles. La sécurité alimentaire passe aussi par une bonne connaissance de recettes permettant de rentabiliser la production de fruits et légumes frais. Un autre projet d’exploitation agricole extensive, destinée en partie aux banques alimentaires de Montréal, est en train de prendre forme au Bois-de-la-Roche. L’organisme de la ferme des 3 Pierres ne semble effectivement pas vouloir s’assoir sur sa réussite. La mission initiale de la ferme doit être nourrie d’autres initiatives.
La visite de la ferme des 3 Pierres nous aura appris que le soutien à l’emploi des jeunes citadins peut se faire en milieu rural. Il semble que ce contraste fort entre leur milieu de vie et la ferme soit d’ailleurs un gage de succès du projet. La ferme leur permet de revoir les possibilités professionnelles leur étant accessibles. La ville ne permet pas toujours d’imaginer l’éventail des emplois disponibles pour des jeunes travaillants et motivés. L’agriculture péri-urbaine peut donc devenir une source de renouvellement importante pour un marché de l’emploi urbain saturé.
Jules Laurent-Allard
Nous avons découvert que ce type d’initiative peut s’inscrire dans un parcours scolaire formel, ce qui valorise la formation et garantie une reconnaissance professionnelle aux jeunes. Donc, la ferme offre deux types de diplômes : le premier est une attestation de réussite du stage de huit mois, il permet d’enchaîner directement dans des études d’agriculture certifiée; le deuxième diplôme est un diplôme officiel d’ouvrier agricole, l’étudiant peut donc travailler officiellement sur une ferme. Les diplômés ont d’ailleurs un taux élevé de retour à l’emploi, jusqu’à 90% par cohorte. De plus, le soutien financier d’Emploi Québec se prolonge après la fin de la formation, afin de ne pas abandonner les jeunes lorsqu’ils sont en recherche active de travail.
Ce programme étant destiné essentiellement aux jeunes de la Ville de Montréal, une question demeure : Qu’est-ce qui rejoint et captive les jeunes dans une exploitation agricole? Une des coordonnatrices de la ferme nous a suggéré quelques pistes de réponses. Tout d’abord, le simple fait que l’agriculture implique un résultat concret suite à un labeur physique intense, la rend spécialement valorisante. Ensuite, ces jeunes, provenant généralement de quartiers urbains denses et hautement minéralisés, se retrouvent dans un cadre naturel unique à Montréal où un esprit communautaire fort prévaut. Finalement, selon la coordinatrice, les étudiants savent que les profits de leur labeur bénéficieront aux jeunes de l’année suivant. Ils sont donc à la fois participants et créateurs du projet de la ferme.
Le succès de la ferme des 3 Pierres engendrent de nouveaux projets. L’organisme a en effet mis sur pied une Cuisine Collective à Rivières-des-Prairies. Le manque d’espace cultivable n’arrête pas les coordonnateurs. Ils utilisent la Cuisine comme lieu d’éducation et de rencontres culturelles. La sécurité alimentaire passe aussi par une bonne connaissance de recettes permettant de rentabiliser la production de fruits et légumes frais. Un autre projet d’exploitation agricole extensive, destinée en partie aux banques alimentaires de Montréal, est en train de prendre forme au Bois-de-la-Roche. L’organisme de la ferme des 3 Pierres ne semble effectivement pas vouloir s’assoir sur sa réussite. La mission initiale de la ferme doit être nourrie d’autres initiatives.
La visite de la ferme des 3 Pierres nous aura appris que le soutien à l’emploi des jeunes citadins peut se faire en milieu rural. Il semble que ce contraste fort entre leur milieu de vie et la ferme soit d’ailleurs un gage de succès du projet. La ferme leur permet de revoir les possibilités professionnelles leur étant accessibles. La ville ne permet pas toujours d’imaginer l’éventail des emplois disponibles pour des jeunes travaillants et motivés. L’agriculture péri-urbaine peut donc devenir une source de renouvellement importante pour un marché de l’emploi urbain saturé.
Jules Laurent-Allard