Au fil des rencontres effectuées avec différents fermiers urbains à Montréal et à Portland, l’importance d’une bonne communication émerge comme un facteur de réussite crucial dans le succès des initiatives entamées. Au-delà du recrutement de bénévoles, de la collecte de fonds et de la publicisation des initiatives auprès des résidents du quartier, les moyens de communication utilisés, leur portée et leur efficacité générale apparaissent essentiels au bon développement des projets d’agriculture urbaine.
Financement, permis et lancement
Une collecte de fonds est souvent nécessaire pour donner l’impulsion aux initiatives et aux projets imaginés par les fermiers urbains. Avant même de mettre leurs mains dans la terre, ceux-ci doivent faire preuve d’ingéniosité pour cogner aux bonnes portes et présenter un plan d’action accrocheur qui saura toucher les bonnes cordes et interpeller les bailleurs de fonds, ceux-ci étant le plus souvent des élus ou des fonctionnaires des instances gouvernementales provinciales ou municipales.
Alexandre Beaudoin, rencontré chez Miel Montréal et à l’Association P.A.U.S.E. il y a deux semaines, argumentait qu’il était fort judicieux, voire même essentiel de collaborer avec les élus, de leur montrer ce qu’ils avaient à gagner dans les projets d’agriculture urbaine et d’accepter leur participation à travers ces initiatives pour en garantir le succès et la viabilité. Dans cette perspective, les médias représentent donc un puissant outil, et les acteurs de l’agriculture urbaine ont tout à gagner à mieux les comprendre et les accepter pour les utiliser à leur avantage.
Au-delà du financement, la communication est aussi essentielle pour que les projets obtiennent les permissions nécessaires pour aller de l’avant. En effet, l’agriculture urbaine déroge bien souvent aux règlements de zonage établis, et les instigateurs de jardins doivent faire preuve de patience et utiliser les bons mots pour triompher de la lourde bureaucratie responsable d’opérer un changement de zonage ou encore de délivrer un permis de construction spécifique. Même une fois le projet lancé, les agriculteurs ne sont pas à l’abri d’un changement de gouvernance qui viendrait compliquer la réalisation de leurs activités, et ils doivent donc parfois recommencer leur travail d’éducation auprès des nouvelles personnes en poste.
Alexandre Beaudoin, rencontré chez Miel Montréal et à l’Association P.A.U.S.E. il y a deux semaines, argumentait qu’il était fort judicieux, voire même essentiel de collaborer avec les élus, de leur montrer ce qu’ils avaient à gagner dans les projets d’agriculture urbaine et d’accepter leur participation à travers ces initiatives pour en garantir le succès et la viabilité. Dans cette perspective, les médias représentent donc un puissant outil, et les acteurs de l’agriculture urbaine ont tout à gagner à mieux les comprendre et les accepter pour les utiliser à leur avantage.
Au-delà du financement, la communication est aussi essentielle pour que les projets obtiennent les permissions nécessaires pour aller de l’avant. En effet, l’agriculture urbaine déroge bien souvent aux règlements de zonage établis, et les instigateurs de jardins doivent faire preuve de patience et utiliser les bons mots pour triompher de la lourde bureaucratie responsable d’opérer un changement de zonage ou encore de délivrer un permis de construction spécifique. Même une fois le projet lancé, les agriculteurs ne sont pas à l’abri d’un changement de gouvernance qui viendrait compliquer la réalisation de leurs activités, et ils doivent donc parfois recommencer leur travail d’éducation auprès des nouvelles personnes en poste.
La barrière de la langue dans les jardins
Le bon déroulement des initiatives d’agriculture urbaine au quotidien est tout aussi tributaire d’une communication efficace entre les acteurs impliqués. Michael Hind, du jardin communautaire de la Pointe Verte dans l’arrondissement Pointe-Saint-Charles, expliquait il y a deux semaines les difficultés rencontrées simplement pour transmettre les règlements de base du jardin, en lien avec la gestion du compost ou l’entretien des parcelles par exemple. Les usagers, qui proviennent d’Asie du Sud et d’autres régions du monde, ne parlent pas toujours anglais ou français, et ne sont parfois même pas en mesure de lire leur propre langue. Dans ce contexte, la communication orale est nécessaire, et ce sont souvent les enfants des usagers qui leur fournissent les informations nécessaires, ce qui ajoute une dimension multi-générationnelle à ces initiatives d’agriculture. Les mêmes techniques semblent utilisées par Adam Kohl, rencontré hier dans un des jardins du projet Outgrowing Hunger aux limites de Portland où se retrouvent des populations d’origines variées.
Bénévoles recherchés
La plupart des jardins visités nécessitent l’action de bénévoles pour survivre. Pour obtenir la participation volontaire des gens, les responsables doivent s’assurer de véhiculer le bon message. La population souhaitera s’impliquer pour des causes qui lui tiennent à cœur, mais se désengagera lorsque des malentendus surviennent. Carlo Primiani, cogérant de l’agriculture urbaine au Santropol Roulant – un centre alimentaire basé à Montréal et œuvrant pour l’inclusion sociale, l’engagement communautaire et la sécurité alimentaire – nous expliquait il y a deux semaines que la recherche de bénévoles se fait d’elle-même pour son organisation. En effet, le Roulant a acquis assez de capital social au fil des ans pour que le simple bouche-à-oreille amène suffisamment de bénévoles chaque année. Ce n’est toutefois pas le cas pour tous les
La coordination des bénévoles requiert elle aussi un bon sens communicationnel. Cela fait notamment partie des défis pour Les Fruits Défendus, un collectif de cueillette de fruits en milieu urbain facilitant la rencontre de propriétaires d’arbres fruitiers et de cueilleurs bénévoles pour éviter le gaspillage des fruits. Un des membres du collectif rencontré à Montréal, Nazmus Syed, nous expliquait que le groupe de bénévoles est très fragmenté, ce qui engendre parfois de la confusion. Les responsables doivent donc s’ajuster en fonction de cette réalité.
La coordination des bénévoles requiert elle aussi un bon sens communicationnel. Cela fait notamment partie des défis pour Les Fruits Défendus, un collectif de cueillette de fruits en milieu urbain facilitant la rencontre de propriétaires d’arbres fruitiers et de cueilleurs bénévoles pour éviter le gaspillage des fruits. Un des membres du collectif rencontré à Montréal, Nazmus Syed, nous expliquait que le groupe de bénévoles est très fragmenté, ce qui engendre parfois de la confusion. Les responsables doivent donc s’ajuster en fonction de cette réalité.
Interpeller les résidents et attirer les acheteurs
Le projet est lancé, les bénévoles sont au rendez-vous, mais il reste encore beaucoup à faire pour rejoindre un public-cible particulier, ou la population locale de manière plus générale. Le Marché Solidaire Frontenac, basé dans le quartier Centre-Sud à Montréal, a dû aller au-delà des simples moyens de communication pour imaginer un service mobile de vente de fruits et légumes locaux et d’animation sur l’éco-alimentation, afin de rejoindre directement la population que l’organisation souhaitait aider. C’est ainsi que sont né les Fruixis, des vélos triporteurs qui livrent dans les centres de la petite enfance, dans les hôpitaux, dans les complexes d’habitations à loyer modique ou simplement dans les parcs de différents quartiers de Montréal. Le nom du service fait d’ailleurs un clin d’œil aux bixis montréalais, ce qui a été très bien reçu du côté des élus de la ville. Entre autres choses, le Marché Solidaire Frontenac a également lancé une initiative de jardin collectif dont les produits pourraient être vendus sur la place publique par les jardiniers eux-mêmes. Pour rejoindre la population et l’amener à acheter ces produits, l’organisation a mis sur pied un système de coupons, les Fruits de la solidarité, donnant un crédit de 15 $ à une centaine de familles du quartier, qui sont ainsi invitées à venir le dépenser en achats auprès du jardin collectif. De chaque coupon, 5 $ est financé par des organismes locaux, tandis que le 10 $ restant provient d’entreprises du quartier et d’autres bailleurs de fonds. Somme toute, la technique apparaît assez efficace pour rejoindre une grande quantité d’acteurs en même temps.
Pour rejoindre leur clientèle, les gens de Rosewood Initiative rencontrés à Portland hier nous expliquaient que leurs actions sont entièrement basées sur le lien de confiance qu’ils parviennent à créer avec les gens de la communauté. Ils utilisent les événements comme point de départ pour connecter avec les résidents, puis agissent en fonction des demandes qui leur sont adressées. Les réseaux sociaux – les VRAIS, pas ceux qui se déploient sur le Web – sont donc à la racine de leurs interventions. Leurs partenariats avec d’autres organisations constituent également un bon point de départ.
On parle beaucoup de communication pour les organisations orientées vers la justice alimentaire, mais même pour une entreprise aussi grande que les Fermes Lufa, la promotion demeure un enjeu. Le défi est de faire comprendre leur mission et leur fonctionnement à leur clients, de façon à gérer leurs attentes par rapport à leurs produits, face à l’apparence des aliments et à la terre qui peut s’y retrouver, par exemple. Pour une entreprise comme la Side Yard Farm, visitée il y a quelques jours à Cully, un quartier de Portland, le matériel promotionnel est également essentiel pour piquer la curiosité des gens et amener de nouveaux clients. En plus de vendre ses produits à des restaurants environnant, la ferme offre un service de traiteur. Stacey Givens, chef et fondatrice de la ferme, expliquait que les moyens publicitaires traditionnels sont très onéreux, et que les agriculteurs qui se lancent doivent souvent faire preuve d’imagination pour se démarquer sans l’aide d’agences de publicité ou de professionnels en la matière.
Pour rejoindre leur clientèle, les gens de Rosewood Initiative rencontrés à Portland hier nous expliquaient que leurs actions sont entièrement basées sur le lien de confiance qu’ils parviennent à créer avec les gens de la communauté. Ils utilisent les événements comme point de départ pour connecter avec les résidents, puis agissent en fonction des demandes qui leur sont adressées. Les réseaux sociaux – les VRAIS, pas ceux qui se déploient sur le Web – sont donc à la racine de leurs interventions. Leurs partenariats avec d’autres organisations constituent également un bon point de départ.
On parle beaucoup de communication pour les organisations orientées vers la justice alimentaire, mais même pour une entreprise aussi grande que les Fermes Lufa, la promotion demeure un enjeu. Le défi est de faire comprendre leur mission et leur fonctionnement à leur clients, de façon à gérer leurs attentes par rapport à leurs produits, face à l’apparence des aliments et à la terre qui peut s’y retrouver, par exemple. Pour une entreprise comme la Side Yard Farm, visitée il y a quelques jours à Cully, un quartier de Portland, le matériel promotionnel est également essentiel pour piquer la curiosité des gens et amener de nouveaux clients. En plus de vendre ses produits à des restaurants environnant, la ferme offre un service de traiteur. Stacey Givens, chef et fondatrice de la ferme, expliquait que les moyens publicitaires traditionnels sont très onéreux, et que les agriculteurs qui se lancent doivent souvent faire preuve d’imagination pour se démarquer sans l’aide d’agences de publicité ou de professionnels en la matière.
Une dynamique qui s’alimente d’elle-même
Au final, la communication fait tourner la roue qui ramène les fonds nécessaires aux fermiers urbains et qui leur permet de faire croître non seulement leurs légumes, mais aussi leurs projets – voire même de simplement les maintenir en vie. La bonne communication avec les autorités est garante d’une initiative durable, les échanges fructueux entre les membres et les bénévoles soutiennent les projets, et une promotion efficace auprès du public et des acheteurs rapporte le capital de solidarité, et surtout les revenus qui assureront la survie, et idéalement la croissance des initiatives d’agriculture urbaine. Plusieurs avenues mériteraient d'être explorées sur ce plan.
Valérie